Mon parcours – Du soin à l’intériorité sensible

Isabelle Eschalier – Fondatrice de DYP Training Fasciathérapeute | Coach | Formatrice | Auteur

De la kinésithérapie à la fasciathérapie : mon chemin de transformation

Une quête de sens et de profondeur

Avant de devenir fasciathérapeute, j’ai été une jeune kinésithérapeute en quête de plus. Mes gestes soulageaient, restauraient les fonctions, redonnaient de l’autonomie. Mais au fond de moi, derrière les gestes techniques, je pressentais un univers intérieur, un mystère corporel qui restait dans l’ombre.

Quelque chose d’essentiel me manquait : je voulais toucher l’être, rencontrer cette part invisible sous la surface, entrer en relation avec la personne autrement. C’est cette recherche qui a guidé mes pas. Une recherche de présence, de profondeur, d’un soin habité.

Je rêvais d’une pratique qui me permette de concerner non pas simplement « le corps », mais la personne dans son entièreté. Une pratique manuelle profonde, intuitive, capable de faire dialoguer la matière et l’esprit.

Une rencontre fondatrice qui a changé ma vie

C’est en 1989 que cette quête a pris un tournant décisif. Lors d’un stage avec Danis Bois, fondateur de la fasciathérapie, tout s’est aligné. Je n’ai pas simplement découvert une méthode : j’ai découvert un monde. Je découvre que mes mains peuvent écouter, pas seulement agir.

Sous mes mains, pour la première fois, le corps s’est mis à parler autrement. Ce n’était plus un objet à manipuler, mais un espace vivant, habité, sensible. En plongeant dans le travail des fascias, j’ai eu la sensation d’entrer dans une autre réalité, j’ai commencé à percevoir au dedans.

Quand le toucher devient écoute du vivant

J’ai appris à écouter. À être présente, simplement. À me laisser guider par la réponse du corps, plutôt que d’imposer un geste. Chaque tissu devenant un interlocuteur. Chaque silence, une information. Le soin devenait un dialogue, un échange de présence. Et ce que je cherchais depuis le début – une pratique vivante, sensible, porteuse de sens – se révélait enfin.

Et puis j’ai senti un mouvement lent, épais, profond, une forme de souffle intérieur, comme une vie souterraine que le corps me confiait. Ce fut une révélation. Une bascule. J’ai compris que je ne pourrai plus jamais « soigner » comme avant.

Ce moment a transformé ma trajectoire. Ma posture intérieure. Il a éveillé en moi une vocation bien plus vaste : accompagner les êtres à se relier à leur intériorité, à écouter ce que leur corps murmure, et à se reconnecter avec leur mouvement intérieur.

Depuis, cette approche n’a cessé d’évoluer. Et avec elle, ma manière d’accompagner, de transmettre, et de me relier, encore et toujours, à l’essentiel.

Explorer le corps de l’intérieur : les fascias, un monde vivant

Les clés de la fasciathérapie, les fascias : ces tissus conjonctifs qui relient, soutiennent, enveloppent tout dans le corps. Ils sont comme la trame vivante de notre architecture intérieure.

Sous mes mains, j’ai appris à percevoir leurs tensions, leur fluidité, leurs silences. Le fascia parle, d’une voix très subtile, et révèle les mémoires corporelles, les charges émotionnelles, les blocages inscrits dans la matière.

Ce travail m’a permis de toucher à la force interne du corps : un mouvement lent, intérieur, autonome, comme une pulsation propre à chaque être. En écoutant ce mouvement, le corps se transforme, s’allège, s’ouvre. Et la personne retrouve de l’espace, de l’apaisement, de l’harmonie.

De la fasciathérapie à la somato-psychopédagogie: du soin à l’accompagnement de la transformation

Quand le corps devient source de connaissance

Ce que je voyais se révéler sous mes mains, c’était bien plus qu’un relâchement physique. C’était une ouverture intérieure. Une mise en mouvement de l’être tout entier. Certaines personnes se transformaient. Elles accédaient à des ressentis nouveaux, à une conscience nouvelle d’elles-mêmes. Certaines paroles émergeaient. Des prises de conscience. Des émotions enfouies remontaient à la surface. Mais comment accompagner ce dévoilement ? Comment donner un cadre à ce processus subtil, parfois bouleversant ?

Je me suis formée à la somato-psychopédagogie, une pratique que Danis Bois avait conçue pour accompagner ces transformations. Il ne s’agit plus seulement de traiter ou de soulager, mais de permettre à la personne de redevenir actrice de sa propre transformation. Une voie du corps pour influer sur l’état psychique, une voie d’accès à la connaissance de soi.

Trop souvent, en effet, le corps est relégué au second plan lorsqu’on parle de mal-être. On évoque des « troubles psychosomatiques » pour désigner des douleurs sans cause apparente, comme si tout venait « de la tête ».

Parfois c’est l’inverse. Quand le corps est figé, fatigué, fermé, il entraîne un affaissement du psychisme. Une perte de vitalité, de désir, de clarté intérieure. Et quand ce corps-là se remet à bouger de l’intérieur, à respirer autrement, quelque chose s’ouvre dans la psyché. L’élan revient. C’est cette boucle corps-esprit que la somato-psychopédagogie accompagne avec douceur, finesse, et exigence.

L’art de la pleine présence

Lors de mon apprentissage de la fasciathérapie, j’ai aussi découvert la méditation pleine présence que nous utilisions pour aiguiser notre capacité d’écoute, notre perception et accéder à notre intériorité. Une méditation incarnée, enracinée dans le corps et nous mettant en lien avec le mouvement interne. C’était l’écoute du vivant dans toute sa densité, sa subtilité, sa poésie.

J’ai intégré la méditation pleine présence à ma vie et à ma pratique. Pour habiter le corps, en découvrir les ressources, mieux se comprendre. Pour se nourrir au quotidien et installer en soi un état de tranquillité et de motivation. Pour prendre des forces et soutenir ses élans.

La méditation pleine présence : habiter son corps, ici et maintenant

J’enseigne la méditation pleine présence aujourd’hui comme une voie d’exploration intérieure, qui permet de se reconnecter au corps et au vivant en soi. Le moyen de développer une attention subtile, une qualité de présence profonde, et une conscience de ce qui vit en nous.

Dans cette posture d’écoute, le corps devient un véritable guide. Il nous parle, nous oriente, mais aussi il s’harmonise et se connecte à ses forces vives. C’est une voie de connaissance de soi, de transformation, un art de vivre. Un art d’être.

Une présence à soi, aux autres, au monde

Dans cet état de présence élargie, je vois les personnes s’apaiser. Se déposer. Se retrouver. Quelque chose se décante en elles. Le mental se calme, le souffle s’approfondit, le regard s’ouvre.

C’est un espace rare — un espace de reconnexion. À soi. À son corps. À son histoire. Mais aussi à ce qui nous dépasse. Un ressenti de reliance. Un sentiment d’unité. Une compétence sensible que chacun peut cultiver.

La gym sensorielle : la gymnastique de l’être

Dans la continuité de ce travail, j’ai rencontré la gymnastique sensorielle, autre outil précieux de l’approche perceptive. Il ne s’agit pas d’exercices physiques classiques, mais de mouvements lents, fins, en phase avec l’intérieur.

Par le mouvement, on développe la perception de l’espace intérieur, on libère les tensions, on redonne de la mobilité là où le corps s’est figé. C’est une gymnastique de l’être, une manière d’habiter son corps en profondeur.

Un art d’équilibrer l’agir et le non-agir, et de se mettre en phase avec l’intelligence du corps: une rencontre avec le sentiment de justesse, d’harmonie corps/esprit, et le goût d’une présence fluide et connectée.

Une approche qui transforme

Je crois profondément à la force de transformation du vivant dans le corps. Ce potentiel est là, en chacun de nous, prêt à se déployer dès qu’on lui prête attention.
Que vous soyez thérapeute, artiste, sportif, ou simplement en quête d’alignement…ou chercheur d’authenticité, il est possible de développer une autre relation à votre corps : plus sensible, plus vivante, plus habitée.

Isabelle Eschalier

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Isabelle Eschalier, fasciathérapeute, formatrice en méditation pleine présence, Fondatrice de DYP Training

Mes publications

Couverture du livre 'La Méditation Pleine Présence' par Isabelle Eschalier et Danis Bois

Le livre – La Méditation Pleine Présence

Un chemin vers l’écoute du corps, le silence intérieur et la présence vivante.
Dans ce livre co-écrit avec Danis Bois, vous découvrirez l’essence de cette approche : une méditation ancrée, incarnée, qui invite à ressentir, à se relier avec notre force interne.
➡️ Un guide sensible pour celles et ceux qui veulent méditer autrement — en lien avec leur corps, leur souffle, leur être profond.
🖼️ À commander sur le site de l’éditeur. Version anglaise disponible ici.

Livre "La fasciathérapie - Une nouvelle méthode pour le bien-être", par Isabelle Eschalier